mercredi 30 septembre 2009

Rendez-vous à la Défense

Crédit Photo : Life

Avoir un rendez-vous à la Défense un matin à 9 heures, c’est faire un bond dans un univers parallèle.

Quitter Paris, Haussmann et son boucan permanent pour un monde minéral.

Pratique, fonctionnel, sécurisé, parking assuré, bien desservi par les transports en commun, idéal toutes activités, tarifs à négocier, l’assurance d’une adresse prestigieuse pour développer votre activité.

Hérissé de hautes tours sombres aux arrêtes vives, qui font rêver aux années 80, à l’argent roi et à Harrison Ford qui change de chemise dans Working Girl.


Avec au milieu une grande esplanade où les pas résonnent.

Des clubs de gym, une grande arche vraiment grande et un CNIT qui peine à se souvenir pourquoi il est là. Et un Pouce géant de César. Et un énôôôrme centre commercial rempli de loulous le week end et de working girls qui font « 2-3 courses à la sortie du bureau » pendant la semaine.


Le matin tout le monde est en gris ou en noir ou en bleu marine, avec 20 Minutes à la main. Tout le monde sait où il va. On n’entend pas les voitures alors on marche au rythme des pas qui résonnent sur l’esplanade. Les silhouettes se courbent pour affronter les courants d’air et de temps en temps une petite silhouette grise comme les autres s’arrête, lève la tête et rebrousse chemin. Perdue. Dommage, c’était la Défense 6 ou la Défense 4 ?

Un vélo passe. Un extra terrestre

Une assistante maternelle escorte un groupe de petitous en anoraks de toutes les couleurs, attachés entre eux. Une apparition. Personne ne les remarque, tout à son objectif « si je n’arrive pas à la Tour avant 9 heures, j’attendrai des plombes pour avoir un ascenseur ».

Des grappes de fumeurs en bas des Tours. Des hôtesses d’accueil en tailleur rouge qui vous prennent votre carte d’identité et vous tendent un badge qu’il faudra passer devant la borne « non, attendez, reculez, oui, recommencez, c’est bon ! »

Des ascenseurs qui vont du 24ème au 32ème étage à ne pas confondre avec ceux qui vont du 12ème au 23ème qui se trouvent « au fond du couloir à gauche ». Des toilettes femmes à l’opposé des toilettes hommes. Peintes en rouge du sol au plafond « c’est plus gai ». La clim’ qui crée un silence bourdonnant et la moquette feutrée. Des cloisons amovibles et des portes vitrées « plus sympa qu’un open space, avant on était par ilots de 4, c’était l’horreur, mon voisin n’arrêtait pas de péter, arrête de rire, c’est pas drôle ».


On pourrait être à Rio ou à Hamburg. A Londres ou à Minneapolis.

On est à la Défense.


Si j’étais tour operator, j’organiserais des visites guidées de la Défense. Rien que pour mettre des baskets, de la polaire jaune et des japonais dans le décor. A vélo, tiens, histoire de rajouter des bruits de klaxons. Et je mettrais un Kebab sur l’esplanade. Et des fanfares (pourquoi pas celle de ma rue ?).


Où alors je serais un créateur de mode et je ferais mon défilé à la place de l'ancienne patinoire du centre commercial. Juste pour le lâcher de fashionista en couleurs et talons ultra hauts sur les pavés auto-bloquants, devant la FNAC et Decathlon. Avec leurs couleurs, leurs dégaines et leur insouciance.



Crédit Photo : The Sartorialist of course

mardi 29 septembre 2009

Joyeux Anniversaire

11 heures 45. Adèle m’appelle … "T'es où là maman ? Ah oui au bureau, je suis bête" (puis ..maîtresse absente, partie dans la classe de Côme, (...) Justine trouve moche les photos de papa mais moi je les aime, m'en fiche elle a intérêt de bosser parce que moi j'ai fini…) « Gros bisous maman, à ce soir ! »

« Adèle tu peux me passer ton frère ? »

« Pourquoi ? »

« Pour que je lui dise bon anniversaire »

« Ca sert à rien, tu l’as déjà fait ce matin »

« Et alors, si j’ai envie de lui fêter son anniversaire 50 fois aujourd’hui, j’ai le droit, non ? C’est sa journée »

« Pffft, bon, d’accord, HEEEEEEEEENNNNNNNNNNNNNNNNNNRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII viens maman veut te parler »

« Pourquoi tu hurles comme ça ? tu ne peux pas l’appeler gentiment ? »

« Il est en haut et moi en bas, je vais pas monter »


PS : Crédit photo inconnu.

PS2 : toute ressemblance avec des faits réels ne pourrait être que fortuite. ça ne se passerait jamais comme ça chez moi.

PS3 : ça n'a rien à voir quoique, mais n'oubliez pas d'aller jeter un oeil sur 1001 rules for my unborn son. C'est toujours aussi délicieux

lundi 28 septembre 2009

Une petite baffe

Les frères Taloches sont de retour à Paris pour quelques mois.
L'occasion de revoir ce sketch pas tout jeune mais franchement rigolo




dimanche 27 septembre 2009

Dans N.E.W.S, ya WE



Un dimanche soir tranquille et paf ! j'apprends :

Que même Johnny peut être attrapé par le crabe. Ainsi donc les rumeurs alarmistes autour de son accident en juillet dernier étaient fondées. Il n'avait pas fait QUE une chute sur son yacht. Apparemment, tout est réparé, collé et la Star est de nouveau indestructible. Ouf. Mais quand même. Ca fait trouille.

Que le magazine Wired a cherché 10 idées un peu nouvelles pour dire F...k à la crise. Et les réponses ne sont pas piquées de vers. Ca a le mérite d'être sans langue de bois, sans a priori, sans politiquement correct tout ça, mais c'est un peu violent quand même.

Que Patrick Bruel est le premier artiste vivant à faire éditer une planche de timbres à son effigie. c'est le magazine Contrex qui le dit. Oui, je l'ai encore reçu, ce magazine qui s'adresse aux femmes de plus de 50 ans. Ca m'aurait embêté de le rater celui là. Je suis contente de voir que BruBru est capable de drainer (ah ah) les foules de 10 à plus de 50 ans. Mais je ne suis pas vraiment sûre qu'il soit si content de ça de l'interview ? J'ai effectivement l'impression d'avoir plus de 50 ans. Patrick. On se connait depuis toujours.

Que le magazine GQ a retenu la mascotte de ce blog dans sa sélection des 25 hommes de l'année. Eux aussi aiment Maxime Medard ! GQ a du goût. Ils lisent "une femme avec toi". C'est bien, qu'ils continuent.

Vivement demain matin. Un dimanche comme ça, ça présage une semaine foisonnante...

PS : crédit photo Life

vendredi 25 septembre 2009

Affiches

Depuis deux jours on croise cette affiche sur toutes les sucettes des quais et des couloirs de métro. Je ne sais pas ce que vaut le film mais qu'est-ce que le graphisme est chouette !

jeudi 24 septembre 2009

On nous prend pour qui ?


Hier, une bonne amie moi a accepté de répondre à un sondage d'un institut d'études majeur pour tester une nouveau programme télé.

Chouette, se dit-elle, je vais pouvoir frimer dans les dîners et raconter à tout le monde ce que les scénaristes français nous mijotent. L’occasion de faire avancer la science des études et de satisfaire sa curiosité.

A la clé, la possibilité de gagner un bon d’achat ou un panier de produits de 45 Euros. 45 Euros pour regarder 20 minutes de programmes télé puis répondre à 10 minutes de sondage téléphonique, ça me va.

Malheureusement, la bonne amie a vite déchanté.

En guise de programme télé innovant, une vieille série américaine mal doublée avec des rires enregistrés et des décors qui marquent la date d’enregistrement mieux que le carbone 14. 1990 au plus tard. Situations téléphonées, blagues poussives. Pffft.

Et au milieu, un tunnel de pub.

Immense. Sans cohérence.

Avec des pubs pour homme, pour femmes, pour sportifs, pour petits et grands. Bizarre. Et des pubs pour des produits proposés dans le fameux « panier de produits offerts en cadeau » lors du recrutement.

Stop là.

C’est pas un test de programme télé. C’est un test de pub. Une usine à gaz avec DVD à renvoyer dans enveloppe T, questionnaires à remplir, rendez-vous téléphoniques, recommandations et instructions à n’en plus finir. Tout ça pour savoir si je vais acheter de la Volvic plutôt que de l’Evian parce que j’ai vu la pub une fois ?!

Bonne amie termine l’exercice, répond au questionnaire « post visionnage » et repasse sur TF1 pour le 2ème épisode de Grey’s Anatomy. Une vraie série.

Je dis à bonne amie que le slogan de cet institut majeur c’est « nobody’s unpredictable ». c’est vrai. Eux-mêmes sont transparents.



« Nous fabriquons de la joie ».

C’est le nouveau slogan de BMW. Et Christian Blachas, du magazine CB News le dit mieux que moi.

Quand on était petits, on voulait tous être publicitaires pour aller tourner des spots en Afrique du Sud, porter des jeans au bureau et vendre des produits avec des slogans bien troussés, des pubs marrantes et des petits bijoux d’inventivité.

Euh, là, à force de nous vendre de la joie à n’en plus finir, on n’y croit plus.

Si même BMW se met à faire du premier degré comme Ariel , ça va plus.

On zappe, on va faire pipi ou on checke nos mails pendant la pub.

Bien fait pour eux.

Coup de bol, Trénet est mort, ils auraient bien réussi à nous l’asseoir au volant d’un cabriolet.


Aujourd'hui, déjeuner de travail.

Le principal orateur est absent. il a "peut-être la Grippe A". Il appelle et nous parle par téléphone. Il n'a pas la grippe mais un virus.

Tout le monde est presque déçu - lui en premier. Son médecin lui a demandé de ne pas sortir de chez lui pendant trois jours pour ne pas exposer son organisme fragilisé par l'infection à.... la grippe A. Quelle chance, on lui donne une chance de rattraper sa faute de goût...


PS : crédit photo aLOLaday

mercredi 23 septembre 2009

Fiche Cuisine #1 : le cake au potimarron


Tout est parti de commentaires croisés de Isabelle et mmarie et de leurs petits plaisirs culinaires après le message de dimanche, les petites choses. Me voici donc passeuse de recette d'Isabelle. Un principe qui me plait beaucoup...

Voilà ce que nous dit Isabelle : "Voilà donc la recette du cake au potimarron. Elle est sous forme de courrier car je l'ai envoyée à une amie. Attention, elle est dangereusement addictive !!! En ce moment, j'y mets des raisins au rhum, des noix, des amandes et des cranberries séchées. En fait, on peut mettre un peu ce qu'on veut et ce qu'on a dans son placard."

CAKE POTIMARRON

Tu prends un potimarron et tu le fais cuire à l'eau, en général avec un potimarron moyen, je fais une soupe et un cake, donc un demi doit suffire. La recette donne 400g environ mais je n'ai pas pesé...

Une fois cuit et égoutté, tu l'écrases en purée. Tu ajoutes 200 g de farine, un sachet de levure alsacienne, 120 g de cassonade (ou sucre brun),3 oeufs, 100 g de beurre fondu, des noix hachées, des raisins secs marinés dans du rhum au moins 1 heure (ne pas hésiter à mettre un peu plus de rhum, la fois dernière, j'en ai mis trop peu et c'était moins bon, je dirais 2c à soupe de rhum au moins, voire 3). J'ajoute aussi des écorces d'orange (l'an dernier, j'avais fait des oranges confites au sirop et je découpe les quartiers en lamelles). Des pignons de pins aussi, si tu en as sous la main. Là, on tombe dans le luxe pur !

Voilà, tu touilles bien le tout et tu verses dans un moule à cake beurré et fariné. De préférence anti-adhésif. Je vais bientôt acheter un moule souple en silicone. J'ai eu une mésaventure la première fois, je l'ai démoulé assez vite et il s'est cassé. En effet, le potimarron cuit humidifie le gâteau quand il sort du four. Il est un peu spongieux et cela s'arrange en refroidissant. Donc attendre qu'il soit COMPLETEMENT FROID avant de le démouler.

Ah oui le temps de cuisson conseillé est de 40 min. Mon four est très lent, je le laisse 1 heure. Il faut tester la cuisson en enfonçant une lame de couteau pour voir si elle ressort sèche.

Le cake est tout orange et tout moelleux, plein de morceaux croquants. Il fait un tabac à chaque fois. C'est une recette que j'ai trouvée sur le web et un peu adaptée, il comportait de la poudre de coco qui ne me disait rien, donc j'ai légèrement augmenté les proportions de farine et j'ai ajouté les fruits secs car j'étais un écureuil dans une vie antérieure !

Moi je le verrais bien comme un gâteau aux carottes avec un glaçage au milieu façon cupcake. Mais je suis über gourmande. Vivement le prochain brunch/thé.

Merci Isabelle et Mmarie et à bientôt pour une prochaine Fiche Cuisine !


PS : Crédit Photo Kate Spade via The Blah Blah Blahg

mardi 22 septembre 2009

snobismes parisiens #5

Entendu pour de vrai.

Il faut être Rock.
"Lanvin, c'est rock ? Moi je veux du rock " demande un trentenaire preppy à son ami en sortant de la boutique Moncler (les doudounes qui brillent)
"Faut que je change de coupe de cheveux. j'en peux plus de ma tête. Je veux du rock, du trash, mais sans perdre en glamour, tu vois ?" demande au téléphone une jeunette de 16 ans à sa copine en secouant ses cheveux blonds.


Il faut aller à des vernissages parce que c'est trop naze de faire la queue et/ou d'attendre des semaines avant de voir l'Expo dont tout le monde parlera.
Y aller mais surtout ne prêter qu'un regard distrait aux œuvres.
Préférer le networking, le air kissing et le war-stotytelling (meuh si vous ne connaissez que ça "en 84 j'étais en poste à Singapour avec Jean Delptrieux" "ah oui, en 84, j'étais secrétaire général de l'AFPR à Boston").
Si on regarde les œuvres, on garde un air impénétrable et on lance des remarques définitives comme si on y connaissait quelque chose - avec aplomb "ce pierrot est tout vide, alors que regarde l'interprétation de Picasso, c'est Bang, c'est fort, j'adore".
Jeter un œil àdeux trois phrases sur les murs et 2-3 tableaux pour pouvoir en parler ensuite dans les dîners avec aisance : « quel courage, peindre avec ces doigts tout racornis » « Renoir a inspiré tant de peintres ! C'est un génie. Regarde, même Picasso s'en est inspiré » « quel cran de se détourner de l'impressionnisme comme l'a fait Renoir au début du 20ème ! »


Il faut arrêter de parler des cuissardes.
A ce stade, vous avez fait votre choix. Sinon, laissez tomber, c'est trop tard. De toute façon maintenant, on reprend une grande louche d'abdos fessiers et de massages toniques avant d'affronter la redoutable tendance de la jambe nue. Voui ; A Londres, elles oublient de mettre le bas et des bas. C'est la fête aux gambettes. On vous recommande d'attendre la fin de l'hiver avant de tenter l'affaire ; Ca nous laisse 6 mois de répit. 6 mois pour que la mode bouge encore.


D'un garçon canon, on dit « c'est une fraîcheur ce mec, j'le kiffe trop », d'une fille canon, on dit « c'est une fraîcheur cette fille, j'la kiffe trop ».
C'est tout. Sinon, t'es vieux.
T'avoue pas non plus que tu sais pas ce que c'est que « Franklin & Marshall » (non, c'est pas le nouveau dessin animé de la tortue qui a 7 ans et qui sait lacer ses chaussures) ni « Feiyue » . (t'apprends l'orthographe au passage, pas comme le correcteur de Word qui connais pas Feiyue. Quel ringard ce Bill Gates alors)


PS : Keith Davis via Cup of Jo

Goûter

Ayé. Plus de nausée, de coups de barre ni de mal de mer.
Là j'ai juste envie d'un goûter. Un cupcake par exemple avec un chocolat chaud plein de mousse.

PS : Crédit Photo Bliss. (Bliss, ça veut dire "félicité". c'est à peu près l'idée que je me fais d'une pause comme ça)

lundi 21 septembre 2009

Vadrouille

Mon sac et son polochon sortent à Paris ce soir et ouvrent grand les
oreilles pour vous rapporter les derniers tics from Paris.
Vivement demain qu'ils vous racontent.

dimanche 20 septembre 2009

Les petites choses

Robert Brault (on sait pas qui c'est,Wikipedia non plus, mais c'est pas grave) a dit qu'il fallait se réjouir des petits bonheurs "parce qu'un jour tu regarderas en arrière et tu te rendras compte que c'était pas des petits bonheurs mais le Bonheur avec un grand B, banane".
Moi ça me va comme programme du dimanche.

Les petites choses qui me rendent heureuse et auxquelles je pense, là, tout de suite :
- m'endormir dans le noir total et dans le silence
- ouvrir le Elle tout neuf
- une part de tarte comme à la maison et un thé. Et papoter
- écrire sur le PC pendant qu'Adèle travaille sa dictée à côté de moi
- le soleil qui fait des ombres sur le mur du salon
- argumenter sur des prénoms de fille et de garçon et dire non tout le temps. Pour rire. Enfin, pas toujours pour rire.
- rester sous la douche un peu trop chaude et trop longtemps le matin (Non, Nicolas H., je te jure que c'est hyper rare)
- écouter de la musique trop fort et secouer les cheveux en rythme
- chercher des photos sur le net pour illustrer mes posts
- faire enfin un truc que j'avais envie de faire depuis super longtemps et que je pouvais pas faire (comme boire un verre d'eau, faire pipi, tousser, s'asseoir, se laver les dents, pouffer de rire, dormir...) et pousser un immense soupir de soulagement après coup en me disant que c'était exactement ça dont j'avais besoin
- réfléchir aux petites choses et me dire qu'à ce rythme je vais endormir tout le monde avec une liste sans fin. Et n'en concevoir aucun remord

Et vous ?
PS : crédit photo Naturally Nina

vendredi 18 septembre 2009

Les pieds dans le tapis


Parfois on prend les gens autour de soi par surprise.


On leur raconte quelque chose, on leur fait part d’une nouvelle et hop, déstabilisation.

La plupart du temps, passées les 3 premières secondes de silence, le vernis reprend le dessus et les réactions fusent, calibrées et parfaitement adaptées à la circonstance.


Et puis parfois, ça part en vrille. Trou noir. J’ai entendu des phrases qui m’ont bien fait rire a posteriori. Des phrases vite ravalées, vite effacées, mais des phrases prononcées quand même.

Des énormités dites avec candeur. Pas des phrases qui blessent, parce que sans méchanceté, sans préméditation et parce qu’elles embarrassent encore plus celui qui les prononcent que celui qui les entend.


Par exemple


Conversation entendue dans une soirée il y a peu. L’ambiance est détendue, les langues se délient sur fond de rosé et de petits fours. Il fait tiède et le vent est doux.

Elle : « et tu bosses dans quoi ? »

Lui : « je suis au chômage depuis 1 an et demi »

Elle : « ah oui ? ….. Et tu étais dans quoi avant ? »

Lui : « J’avais un gros poste chez G… et puis un jour, plan social, plus dans les petits papiers de la Direction boum, dehors »

Elle : « C’est dur, ça. Et ça va ? »

Lui : « Oui, j’essaie d’en profiter, tant qu’à faire »

Elle (qui commence à sortir les rames et se cherche une voie de sortie) : « Oui, tu as raison, c’est vrai, montrer qu’on sait profiter d’une période d’inactivité, c’est prouver une certaine force, c’est sûr, c’est valorisé même, non ? »

Lui (coup de grâce – la libère) « Oui, je serais pas contre retravailler quand même »

(silence)

Elle regarde au ciel, sourit, cherche ses mots, reprend un petit four.

Lui :(bon bougre, la libère) « et toi tu fais quoi ? »

Elle : (soulagée, se lance et ne s’arrête plus)


Hier matin, fait divers sordide dans une famille du Nord sur fond de vidéos pédophiles. Les voisins interrogés, interloqués, répondent aux questions de la reporter dépêchée en urgence sur les lieux.

Le premier « Ah, ben oui, on savait qu’il était violent et qu’il battait sa femme, mais on pensait pas quand même qu’il allait aussi loin »

La seconde « c’est vrai qu’ils se bagarraient souvent, on entendait des cris »

(…)


Et ces hommages sur le vif à une personne disparue « il a eu une mort bien peu glamour » ou bien « cette mort stupide qui l’a emporté ».


Tout ça pour quoi ?

Vous savez bien que moi j’aime quand ça dérape un peu. Quand les choses ne sont pas exactement à leur place tout en n’étant pas non plus totalement hors de propos. Après tout pourquoi serait-ce si grave d’être désemparé et sans voix ?



PS : crédit photo Life

(*)… (on m’a appris à l’école que toute démonstration ne se vérifie que par les exemples qui l’illustrent)

jeudi 17 septembre 2009

Très bientôt sur votre tête

OK OK, les Fashion Weeks représentent l'occasion pour les créateurs de montrer de quoi ils sont capables. De faire preuve d'une créativité débridée qui un jour -un jour, on n'a pas dit demain - finira par gagner la rue, dans une version plus sobre.


Mais là j'hésite.

Je me marre (oui, je ne suis pas une professionnelle de la mode, j'ai le droit de me marrer) et je m'interroge.


A quand le bob-sunglasses pour tous dans la rue ? Seront-elles remboursées par les mutuelles ?




D'autres photos tout aussi poilantes du backstage du défilé de Thom Browne sur le site Jak&Jil. Chapeau bas aux mannequins qui - eux - ne rigolent pas et semblent trouver tout à fait normal d'être habillés comme ça.

mercredi 16 septembre 2009

Badass

Je suis le roi de la rue. Je suis classe, je suis chic et je suis mauvais garçon parce que j'ai grandi dans la rue.
Je me suis hissé à la force du poignet.
Les Mamies m'appellent Micky, le reste du monde m'appelle Monsieur.

Mon père est parti quand j'avais 5 ans, nous laissant ma mère, mes 3 frères et ma petite soeur à la merci des usuriers, des propriétaires véreux et des épiciers malhonnêtes.

A 8 ans, j'ai racketté Monsieur le Curé pour acheter un litre de lait et soigner ma mère. La pauvre avait à peine 30 ans, elle en faisait 50. Elle n'a jamais su que j'avais soudoyé le curé. Si quelqu'un le lui avait dit, je l'aurais fait disparaître dans l'Hudson.

A 10 ans je faisais toutes les courses des parrains du quartier.
J'étais leur taupe, leur mascotte et leur souffre douleur.
Mais grâce à ça, ma mère, mes frères et ma soeur n'ont plus jamais eu faim.

A 15 ans, je m'habillais sur-mesure et je portais la montre à gousset du dernier usurier qui avait essayé de faire chanter ma mère. Cette montre qui l'a étranglé, elle me revenait de droit.
Et personne n'a protesté.

A 18 ans, les parrains m'ont laissé la main. Ils ont préféré changer d'air. Je les comprends. J'avais tout fait pour.

Je fais la pluie et le beau temps dans cette rue. Et jamais personne ne me dictera ma vie.


PS : Crédit Photo Michael Caine dans GQ, repris par Abbey.

Partir un jour


Allez, je lui devais bien ça. Mais après, j'arrête la rubrique nécrologie.
C'est peut-être le métier de Jude Law dans "Closer, entre adultes consentants", mais moi c'est pas ma tasse de thé.

Partir un jour sans retour
effacer notre amour
sans se retourner
ne pas regretter
garder les instants qu'on a volés

Partir un jour
sans bagages
oublier ton image
sans se retourner
ne pas regretter
penser à demain, recommencer

Pour l'envie que l'on a
de guider ses pas
Pour garder ses émois
Ecouter son coeur qui bat
Pour savoir regarder {regarder} un ciel étoilé
Tendre les mains
A son destin
Vouloir plus fort,
Encore demain

{Refrain}
Pour l'amour que l'on donne et qui s'abandonne

un mot que l'on pardonne

pour un rêve qui nous étonne

Pour le goût retrouvé de la liberté

Ouvrir les yeux sans se dire adieu

ne penser à rien, rêver un peu


PS1 : je suis contente, vous allez avoir ce tube de 1996 dans la tête toute la journée et détruire votre quotient hype en deux accords.

PS 2: promis, c'est pas parce que Sim est mort (aussi) que je vous posterai les paroles de "où est ma chemise grise, ouh ouh ouh"

PS3 : crédit illustration "Marc Johns"

mardi 15 septembre 2009

On laisse pas bébé toute seule


Ce matin dans les bureaux, trois camps. Les "Point Break" (cheveux collés au visage, balayage californien et Keanu en faire valoir), les "Ghosts" (le seul film de Demi où elle n'est pas retouchée et la scène de poterie la plus hot des années 90), et les "Dirty Dancing".
Mon préféré. Ses chorégraphies de malade, le blouson en cuir de Patrick Swayze et le grand nez de Jennifer Grey. Et je connais encore par coeur le slow du film "she's like the wind". Si.

Il commence à faire froid. la question la plus angoissante aujourd'hui est : collant ou pas collant ? C'est tout le problème de la deuxième moitié de Septembre, ça. On est à peine sorti du Blitz de la rentrée qu'on doit déjà faire des choix cornéliens. Dur.

Je vous laisse, j'ai un DVD à revoir.
Ben oui, Dirty Dancing. Je lui dois bien ça, non ?

lundi 14 septembre 2009

NYCFW

La Fashion Week vient de débuter à New York. L'occasion pour les style hunters de se déchaîner dans les rues de Big Apple. De la jambe nue, des talons vertigineux, des cheveux lisses et brillants et des filles qui se prennent en photo dans la rue au milieu des voitures à côté de Bryant Park.
J'adore, c'est ma récré du matin - une vraie bouffée d'oxygène.
Mais ne rigolez pas, c'est un métier, style hunter, et manifestement on peut très bien en vivre.

A votre tour.
Si vous en avez marre d'être bêtement contrôleur de gestion ou directeur de clientèle, pourquoi ne pas vous aussi, adopter un métier au nom franchement aspirationnel ?
Je vous ai déjà parlé du planneur stratégique (qui planne mais qui produit de la pensée économiquement rentable), aujourd'hui je vous propose le "designer de communautés réelles", croisé au hasard d'une newsletter au bureau.
Voui.
Le "designer de communautés réelles" utilise Internet (ah bon, lui aussi ?) mais attention, roulement de tambour... "Internet comme un simple moyen de se réunir dans la vraie vie".

CQFD.

Tout comme le Style Hunter nous renvoie l'image de l'interprétation de la mode des créateurs par les gens et l'inspiration des gens pour les créateurs, le designer de communautés réelles, stratosphérise les relations humaines dans les profondeurs de la Toile, avant de les en extraire pour qu'ils puissent enfin révéler leur véritable potentiel de personne vivante - de gens quoi.

Ca vous en bouche un coin, non ?


Crédit Photo : une photo d'un look très low-key, c'est à dire portable, du grand chamane the Sartorialist. Je lui volerais bien ses chaussures et son pantalon. Pas au Sartorialist, non, à son modèle !

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