mercredi 10 juin 2009

Carte Postale

(Introduction. Balaise l'introduction, je sais.
Ce matin, contrairement à mon amie Charlotte, j'ai profité de ne pas travailler pour m'échapper et aller baguenauder - non dans les pâturages car je ne suis pas une belle des Champs - mais dans les rues de Paris. J'ai essayé de me (re)mettre dans la peau de la Provinciale que je suis. C'est vrai, pendant une semaine à New York, j'ai tout vu, tout senti, me suis émerveillée devant des panneaux de signalisation, ai poussé des cris devant les Brownstones et agonisé devant les Cupcakes. Soit.
J'en avais quasi oublié que je vis dans la plus belle ville du monde. C'est pas moi qui le dis, c'est le (reste du) monde. Alors ce matin j'ai marché entre Palais Royal et Saint Lazare en ouvrant mes yeux et en ralentissant mon pas. Un vrai rôle de composition.)

Le mercredi matin avant midi : 
Il y a les touristes. Qui ont mis leur coupe vent et des chaussures confortables. Qui écoutent poliment leur guide. Qui prennent en photo la façade de la Comédie Française ou l'intérieur du Véfour (à travers les rideaux, ça doit pas être net net). Qui se précipitent sur le chariot Ladurée du Printemps en tapant des mains. 
Il y a aussi cet homme d'affaire très chic qui prend un appel en marchant dans les jardins du Palais Royal et qui s'assoie sur une chaise, face au bassin pour prendre des notes.
Et un employé de la Mairie qui ramasse un à un les cailloux du bassin et un balayeur qui le regarde, goguenard.
Et des mamies amusées qui s'arrêtent pour regarder des filles prendre en photo leur copine déguisée en Marie Antoinette Coppola avec une perruque rose et qui râlent parce qu'il y a jamais assez de pigeons pour faire une jolie photo.
Et des manifestants place de l'Opéra (so typical !) qui chantent un air de samba avec des paroles à base de "crise" de "patronat" et de "mondialisation" et qui agitent des pancartes rouges et jaunes. Et les manifestants sont habillés comme des touristes.
Histoire de renforcer l'image d'Epinal, voici les fourgons de gendarmeries avec leurs troupes de Tortues Ninja bleues à moustache (ou pas)
Deux dames discutent en attendant le feu vert. Elles trouvent que les attaques répétées contre l'Eglise catholiques, toutes ces histoires de complot tout ça, c'est troublant à la fin, c'est pas facile à vivre.
Il pleut des grosses gouttes et puis tout d'un coup plus rien, mais le ciel reste bas. Les photos vont rien rendre.
Les boutiques ouvrent les unes après les autres. Des employés fument une cigarette sur le trottoir, un peu à l'écart - mais ce sont les seuls en bras de chemise.
Rue de la Paix, la boutique Repetto se prépare à une nouvelle journée de rat.
Un camion de déménagement bloque un petite rue. Les voitures klaxonnent. Les déménageurs s'en fichent.
Le Boulevard Haussman fourmille de monde. On entend la manif qui se rapproche
Deux japonaise me doublent avec des sacs Vuitton.
Je cours pour attraper mon train.

PS : il y a une foultitude de blogs (surtout américains) avec des photos "so cute" de Paris. J'aime bien celui ci. Sinon, allez voir le travail de ce Parisien qui poste une photo de sa ville par jour : un jour à Paris 

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