lundi 13 juillet 2009

Voyage en train

Après le voyage en voiture, le voyage en train.

Je ne suis jamais seule dans le train. J'ai Voici et Elle et un roman. Par exemple, Stephenie Meyer ou Claudie Gallay. Ou Alexandre Dumas. En Français ou en Anglais. Peu importe. Tant que l'amour est impossible et les murs trop hauts. Tant qu'il reste une once d'une larme d'espoir que les lèvres se rejoignent et les cœurs s'embrasent. La naissance d'un sentiment, les contrariétés et le feu d'artifice final.

Enroulée sur ma place. Petits Beurres et chocolat noir à portée de main. Une bouteille d'eau aussi. Et un pull autour du cou ou sur les jambes.

Et des heures et des heures devant moi. Dans ma bulle, indifférente à ceux qui m'entourent, plongée dans mon bouquin.

Pardon, d'abord, le magazine.

Voici, ça craint. Mon quotient hype en prend un coup. Alternatives Economiques aurait été tellement plus classe. Peut-être que j'aurais éveillé l'attention de mon voisin, l'intérêt de ma voisine ? Entamé une conversation à bâtons rompus sur la philosophie, l'art et la manière ? Rencontré une personne formidable, une globe trotteuse, une femme de tête, une future amie, ou un futur boss ?

Ben non, halte à l'escalade. Mon esprit aussi a besoin de platitude, de bassesse et de facilité.

Y céder dans le train n'est qu'une demi-abdication. Ca compte pas, c'est comme sur la plage. Honnêtement, je ne sais pas trop pourquoi j'aime ça. Je ne ressens pas de plaisir mauvais à voir les filles pas si canons en maillots et les stars à bedaine. Au fond de moi je m'en contrefiche de savoir que Heidi Klum va au parc avec ses enfants.

Et pourtant.

Je n'y résiste pas.

Ensuite, le livre. Les première pages, l'eau est souvent trop froide ou l'odeur trop forte. Il faut que je m'habitue au rythme du récit, à la virtuosité de l'auteur. Parfois le style est réduit à sa plus simple expression ou bien enfile les aphorismes faciles, les tournures à la mode ou trop maniérées. Parfois c'est un peu long, il faut que je m'accroche, que je croque un carré de chocolat posé sur un petit-beurre ou que je change de position. Que j'abandonne toute résistance. Et puis, petit à petit, je deviens un caramel qui fond à la chaleur du récit et qui disparait dans l'histoire. Je suis happée et je ne lèverai plus les yeux.

10 minutes avant d'arriver, il faut que je m'ébroue. Que j'ouvre le rideau devant mes yeux et que je corne le coin de la page. Que je reprenne contact avec la réalité. 10 minutes pour faire mes adieux temporaires aux héros, mettre en pause la tension du récit, me remettre en tête mon quotidien immédiat. Enfiler mes chaussures, boire un peu d'eau, me frotter les yeux SANS ruiner mon mascara, bailler, regarder s'il fait beau dehors (ah oui au fait, il fait beau ou pas ?), me réjouir de ceux que je vais retrouver, de la journée qui m'attend. Vérifier mon mobile, et puis 12 fois que je n'oublie rien. La moitié de mon cerveau est resté page 412. Il faut que je la récupère.

L'autre jour, j'ai répété l'expérience avec les enfants. Sont pas mes enfants pour rien. Tous les 4 immergés dans nos livres. On n'a pas vu passer les 4 heures de Corail entre Bordeaux et Nantes. Pour la convivialité, on repassera. Mais on a fait bon voyage…

PS : Ecoutez « Place 54 » de Hocus Pocus et leur vision du voyage en train. C'est du Hip Hop trop bien.

PS2 : La photo vient de Life.

PS3 : Stephenie Meyer a écrit la suite des 4 romans de Twilight – les aventures romantico-haletantes de Bella la mortelle et Edward le vampire. Ne dites pas que vous ne le saviez pas.

LinkWithin

Blog Widget by LinkWithin