jeudi 23 juillet 2009

Tabarly


Hier soir, sur Canal, on est tombés sur un documentaire sur Tabarly. 2008, filmé par Jacques Marcel, produit par Jacques Perrin, musique de Yann Tiersen. Du lourd.

Documentaire, Tabarly, Tiersen et Perrin, ouh là là, je zappe, vous dites-vous.

Sauf que, hier soir, je n'étais pas en mesure de discuter.

Deux jours avant, j'avais opposé un véto sans appel à Mike Tyson sur Arte.

Epuisée par la piscine, je n'avais pas le coeur de lutter.

Et puis Tabarly, j'ai pour ainsi dire grandi avec. La bibliothèque familiale regorge de Voiles et Voiliers, de Bateaux magazine, de Chasse Marée et de biographies de navigateurs. Je suis moi-même une équipière hors pair, la preuve en image (juillet 79, un mythe)


(je sais, vous êtes saisis par la beauté de cette photo et par mon triskell en plaqué argent acheté aux Moines de Landévennec- moi aussi - mais continuez à lire)

J'ai croqué un carré de chocolat noir, avalé une gorgée de tisane eucalyptus-menthe et me suis préparée à m'ennuyer vaguement - comme devant Thalassa. Comme chez mes parents le vendredi soir, quand le silence se fait - aussi solennel qu'impératif.

Je suis tombée dedans, la tête la première.

Ok, un homme au destin extraordinaire, un aventurier, un winner de sa race (autour du monde), des bateaux de légendes et des collègues trop baths. Un vrai navigateur qui ne sait pas parler aux journalistes - surtout australiens - qui reste modeste et qui se la pète (à raison).

Tout plein d'images qui me rappellent des souvenirs de petite fille, des noms qui résonnent un peu comme une berceuse.

Mais surtout, un vrai festival de looks que même GQ en serait malade de jalousie. Du short de bain rouge impec', de la vareuse, du jeans reboulé et du caban inaltérable. Du ciré Cotten en béton. Des peaux bronzées à gogo, paysages sublimes et vagues à couper le souffle. De la lunette oversize des femmes élégantes avec foulards noués sous le menton

Et le gars Eric et ses copains qui baladent leur plastique de rêve 100% huile de coude, le plus souvent torses nus. Qui se tapent dans le dos et partagent des moments plein de complicité virile. Tous avec un bonne tête d'apprenti loup de mer, les yeux plissés et le regard franc, totalement pas au courant de leur charisme, tout à leur rêve d'aventure.

Forcément, des détails que je repérais moins en 1979 quand je feuilletais Voiles aux toilettes.

(Je n'ai pas trouvé de photos satisfaisantes mais pour vous donner une idée, regardez la bande annonce ici.)

Ce matin, en sortant du métro, je suis tombée sur ça.

Je ne sais pas comment vous dire, mais j'ai souri. Me suis dit qu'ils avaient rien compris, les princes du bling bling gay italien.

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