lundi 31 mai 2010

Bullshit

En octobre 1988, je suis venue à Paris pour intégrer une école de commerce. Je ne savais pas si c'était vraiment cela que je voulais faire, mais l'idée de partir faire mes études loin de chez moi me donnait des papillons dans le ventre.
Une toute petite école, pas connue, comme il y en avait plein dans ces années dédiées au business triomphant. Avec des cours de stats, des cours de langues, de pub, de marketing. 3 ans d'études pour être diplômés.
J'ai dû passer à côté de beaucoup de choses pendant ces trois années.
J'étais jeune et naïve.
Un vrai poussin de l'année.
Paris était une fête foraine que je découvrais les yeux écarquillés.
J'allais en cours tous les jours, prenais des notes en tirant la langue, m'ennuyais aussi, souvent.
Je me couchais tard. je me rendormais dans le RER le matin pour me réveiller in extrémis et arriver essoufflée en cours.

Mais le lundi matin, je passais dans la machine à laver mode essorage.
J'avais cours de marketing avec Georges Chetochine.
Il arrivait comme une boule de feu en classe, nous faisait sursauter, rire, pleurer, nous donnait envie de nous cacher sous la moquette de peur de soulever son ire.
Il exagérait tout, était d'une mauvaise foi absolue, nous racontait le marketing comme si c'était un combat de catch, une épopée médiévale avec des bons et des méchants.
Nous expliquait ses théories, nous enjoignait de lire les livres de l'incontournable pape Kotler pour mieux les détruire de phrases assassines au cours suivant.
Nous faisait travailler sur des cas en anglais auxquels on ne comprenait rien.
Il avait 12 idées par heure. Se lamentait de notre conformisme. Nous disait de faire marcher notre tête, de regarder autour de nous. Se gaussait de notre jeunesse. Nous exhortait à tout lui prendre, à accumuler des savoirs, partout, tout le temps.
Il était souvent grossier, insultant, émaillait ses phrases d'anglicismes, rugissait "Bullshit" devant un exposé de cas manifestement peu convaincant.
Avec lui, on devinait que travailler pouvait être vraiment marrant, exaltant, terrifiant aussi.
Une fois le cours fini, on était tous un peu épuisés, soulagés et perdus. Mais qu'est-ce qu'on allait faire de tout ça ?

Quelques années plus tard, j'ai travaillé dans son entreprise. 4 ans dans l'essoreuse. 4 ans quasi en apnée. Où tous les jours on se dit que cette fois ci, c'est la bonne, on va dans le mur, et en fait non. On s'en tire toujours.
Je ne m'en suis jamais totalement remise.

Il est parti la semaine dernière. Pour de bon.
J'espère qu'un jour mes enfants auront des profs comme lui. Qui leur donneront l'envie.


PS : Tout plein d'autres jolis posters sur le Loveshop.
(et ça vous donnera l'occasion d'aller trainer sur Etsy, ce site US de vente en ligne de tout et n'importe quoi. Pourquoi ça n'existe pas chez nous ?)

dimanche 30 mai 2010

CQFD




"C'est un plan Win Win
dans le sens où...
tout le monde est gagnant"


(Pas facile d'avoir de la répartie au débotté. Là, c'est Frédérique Bel qui glisse sur une belle peau de banane stylistique dans un reportage sur Cannes et les relations entre les marques et les starlettes. Mais si, Frédérique Bel, c'était la "Minute Blonde" de Canal+. La bien nommée ?)

PS ; crédit photo Erikradler

vendredi 28 mai 2010

Jeu d'eau - encore


Pendant longtemps, quand vous me disiez Jeanne d'Arc, spontanément je voyais plus un bateau gris dans port de Brest qu'une fille à cheval sacrément remontée contre la perfide Albion...
Mais j'ai grandi tout au bout du finistère et pas à Orléans. Ca doit être pour ça.

L'agence DDB a conçu un très beau visuel pour lui dire adieu - à la Jeanne. Qui part à la retraite après 46 ans de service.
Décidément, les rayures sont très à la mode...

Pour voir l'image en plus grand, le lien vers le site CB News. Une fois dessus double-cliquez sur l'image.

mercredi 26 mai 2010

Le new glamour ?

Quand Yves Saint Laurent posait nu, c'était autrement plus classe, non ? (ou alors peut-être que c'est le signe que je suis très vieille)

mardi 25 mai 2010

Aux Pays Bas

Il fait beau aussi.
Les filles ont de belles dents, des épaules larges et des cuisses fuselées.
Les garçons ont gardé le goût des cheveux longs dans le cou.
Tout le monde fait du vélo et on met tout sur son vélo.
Des fleurs, des bébés, des courses et des poussettes.
Des femmes très enceintes et des mamies.
Quand ils ne peuvent plus faire de vélo, les papys ont des fauteuils roulants à moteur qui ressemblent à des voitures de golf monoplaces et ils foncent sur les voies cyclables, la tête haute et le regard pas commode.
Les batons de craie blanche sont remplis de réglisse
Les gaufres sont fourrées au toffee et ça s'appelle des Schtroumpfs même si elles sont pas bleues. Ni blanches d'ailleurs.
Au milieu de la ville il y a des bois et des forêts que même Blanche Neige n'aurait pas rêvé trouver à 2 minutes du tramway.
Et au bord de la ville il y a des plages sans fin où on pourrait se croire à Ibiza. Avé la techno à fond et les bars lounge en rondins de bois exotique et cousins blancs.
Les motards de la police ressemblent à des Playmobil. En blonds.
Tout le monde est dehors au premier rayon de soleil.
On ne comprend rien à leur langue.
On est juste à côté de la France et déjà très loin.
C'est chouette.

jeudi 20 mai 2010

Amel Bent va bien

J'ai toujours adoré les petits pas synchrones des choristes, ce petit easy groove qui donne le tempo de la chanson.
Et là, hop, tout à coup, au milieu d'un torrent de petits sketch sur-léchés au vague goût de déjà vu, et de rêves de premier sommeil dans le canapé hier soir, elle m'est tombée dessus.
La Motown Touch.
Enjoy !




J'adore

Aujourd'hui je ne dis rien, je colle une photo qui me met le coeur en joie.

Crédit photo Fonelle.


mercredi 19 mai 2010

Et ta mère



Difficile d'échapper à la fête des mères.
C'est assez rigolo (ou consternant) comme toutes les marques se jettent sur la fête des mères comme des orpailleurs mexicains affamés sur une poussière d'or qui miroite dans un torrent boueux.
Du cours de cuisine au massage en passant par le saut en parachute et la friteuse.
J'attends Cetelem (crédit à la conso histoire de pas vider le compte commun avant la fête des pères), le ministère du budget (achat de points retraite), Mauboussin (collier de nouilles en pierre semi précieuses à 499 Euros), le boulanger Beunaiche (gâteau en forme de coeur avec écriture enfantine "j'aime ma maman") Feu Vert (forfait vidange révision clim' contrôle technique de la voiture avec manucure offerte pendant l'attente)

Pas sûre que le Maréchal avait ça en tête - au départ.

PS : crédit photo ffffound
PS2 : Jean, ça ne veut pas dire que je ne veux rien, hein...

A la poursuite de la journée parfaite ... #2


4 heures : mais qu'est-ce qui pleure au loin ? Un bébé ? Mais à qui est il ? Ah oui, à moi. Tu vas le chercher ? Tu es adorable mon chéri.
4 heures 10 : ohé c'est bon, arrête de hurler, je suis là
4 heures 11 : retour au calme
6 heures 30 : Il est 6 heures 30, vous êtes sur Europe 1. Ouh là, mais où est Marguerite ? Ah oui, là, endormie la bouche ouverte, et qui prend un bon tiers du lit en ronflant avec beaucoup de... présence. C'est sans doute que même à 2 mois, faire l'étoile de mer sous la couette, c'est délicieux.
6 heures 32 : mais pourquoi pleurer ? On n'est pas bien là ? Ok, on va dire que tu n'as pas assez mangé tout à l'heure. Allez, un petit dessert et après je me lève pour m'occuper des grands.
7 heures 42 : Maman, tu me prêtes ton Elle pour aller aux toilettes ? Aïe. Déjà cette heure ? Oui, vas-y ma chérie, bonjour tu vas bien ? Ta soeur est là, regarde, elle dort. Chouette.
7 heures 43 : Debout, pyjama, pipi, bouilloire sur le feu, étendre le linge dehors, mettre une autre machine en route, queue de cheval pour Adèle et gros bisous (plein) sur les joues rebondies de Henri. Le tout sans ouvrir les yeux. Quasi.
8 heures 45 : Douche. J'ouvre les yeux. Marguerite me regarde de son transat avec un air pas commode. Ambiance hammam. Canteloup en fond sonore. Jamais trop tôt pour apprendre à sourire des tourments des grands de ce monde.
9 heures : chacun son tour. Eau à 37° - à peu près. Mustela, comptines et areu areu. Mozart et Phoenix attendront. Pour l'instant, on s'en tient à du basique, de la Grande Chanson Française Traditionnelle. "A ce qu'on est bien quand on est dans son bain, on fait des grosses bulles, on joue au sous marin". ô temps suspend ton vol...
9 heures 15 : Je réussis à lire CB News et mes mails. Et les blogs du jour. D'une main. De l'autre, je retiens la délicieuse enfant tout en rose qui aimerait bien que je lui refasse le coup de la comptine.
10 heures 15 : en route pour le Franprix dans l'écharpe. Mon bébé kangourou s'endort instantanément. Je suis légère. Je fais ma gym dans la rayons du Franprix. Extension, flexion, rotation. Le tout avec 6 kilos sur le ventre. Ahah je ne m'appelle pas Véronique pour rien. Toutouyoutou pas mort.

(...) 11 heures 30 - 15 heures 45 : routine déjeuner ranger les courses changer la couche checker les mails plier le linge mettre une nouvelle machine dehors nourrir Marguerite sortir en poussette humer le soleil et décider que tout va bien flâner dans une vente à domicile le must de la vie à la maison.

15 heures 45 - 16 heures 15 : j'arpente le centre ville en poussant une sirène, non pas celle à longue queue scintillante - mais celle qui hurle les premiers mercredis du mois. Les passants se retournent et me regardent en haussant les sourcils. Je ne les vois pas, le bruit me rend sourde et aveugle.
16 heures 15 - 16 heures 30 : dans la cour de l'école, je réussis à persuader ma sirène que mon avant bras est une méthadone tout à fait acceptable en attendant l'heure du goûter. Oui, l'éducation est une longue suite de frustration. Tu n'as pas fini de me détester.

(...) 16 heures 30 - 19 heures 15. Tout va bien. J'ai deux bras, la maison est quasi silencieuse. Je suis Super Nanny meets Steve Jobs meets Hélène Darroze.
19 heures 15 - 20 heures. Je suis nulle. Un bébé sur un bras tout rouge et très fâché, le dîner pas fini, le couvert pas mis, le linge pas ramassé, des grands pas lavés et un salon en bazar. Euh. Je rêve que Brad et Angelina me prêtent une de leurs 8 nannies. En attendant, je fais comment ?

21 heures : je rate Phoenix à Taratata. Pour la peine je reprends un Petit Beurre et une deuxième tisane jeune maman.
23 heures 00 : je regarde Taratata sur Internet en baillant en attendant que Marguerite s'endorme dans mes bras. Elle fait deux faux départs avant de s'abandonner aux délices du sommeil. Si c'est délicieux. Je prie Sainte Turbulette pour que la nuit soit longue.

23 heures 40 : j'éteins l'ordi, je me démaquille, me lave les dents, me couche.
23 heures 41 : je dors.





PS : crédit photo égaré.

lundi 17 mai 2010

Un peu d'aire

Besoin de ravitaillement, envie de pipi, jauge dangereusement basse,ras le bol, fourmis dans les jambes, hypoglycémie.
A 200 mètres, l'arche du pétrolier apparait, aussi attirante qu'un gros bonbon dégoulinant de sucre.
Clignotant, rétrograde, 130, 90, 70, 50, passe en seconde.
Eteint la radio. Coupe le contact.
Silence.
Ouf.

La queue aux toilettes dames. Mes yeux vagabondent et tombent sur le tableau à droite, c'est Virginie qui est passée la dernière pour nettoyer les lieux, il y a 2 heures. Sachant qu'un passage aux toilettes dure en moyenne 4 minutes, combien de personnes ont utilisé les toilettes depuis 2 heures ? Brr.
En sortant, je me lave les mains, le savon a une odeur douce et écoeurante, le sèche mains ne sèche rien, j'essuie mes mains humides sur mon jeans.
Le fauteuil de massage en simili cuir s'ennuie, il y a du monde devant les machines à café. Ambiance bureau autour des tables hautes.
Une dame regarde les magazines en touillant sa soupe à la tomate.

Retour à la voiture. On mange notre sandwich Sodebo, le jambon emmental salade qui transforme le simple pain beurre en délice 3 étoiles. Des chips sans pouvoir s'arrêter. Et une pomme Golden inodore, incolore et sans saveur. Pour l'équilibre. Et on fait passer le tout avec du Yop fraise.
de l'autre côté du pare brise, chacun joue son rôle à la perfection.
Le motard en Harley, garé ostensiblement devant l'entrée, boit un Red Bull en faisant bien attention à ce que tout le monde le voit et le regarde. Ca marche. Blouson en cuir brodé, allure massive, crâne rasé, bandana noir, grosses lunettes et barbiche satanique, on dirait qu'il a avalé une panoplie. Si ça se trouve, du lundi au vendredi, il est dentiste ?
Deux amoureux se tiennent la main en mangeant leur sandwich baguette maison roulé dans l'aluminium. Au cul d'un camion espagnol en sommeil, le regard fixé sur l'horizon, ils sont seuls au monde. L'amour, aveugle et sourd, se niche partout.
Un gentil couple en 307. Elle nettoie les vitres pendant qu'il fait le plein. Marinière bleu et blanche pour elle, mocassins Tod's pour elle. L'alliance qui brille un peu trop. Pas encore de siège auto à l'arrière. Rendez-vous dans un an, profitez des voyages en silence.
Tiens, le voilà le C4 Picasso. Maman sort en trombe avec petite fille à la main. Urgence sanitaire, laissez passer ! Le papa détache un garçon à peine plus grand et se contorsionne pour sortir un poupon tout rouge. 1,2,3, le compte est bon. Monsieur, dans la voiture, vous êtes plutôt Vincent Malone ou Henri Dès ?
Une bande de jeunes à jeans qui tombe entrent en chahutant dans la station, et ressortent quelques minutes plus tard. Cigarette et Coca, café et Pringles. Retour de concert ? Compétition de fléchettes ?

Bon, on y va. Si on veut pas être tous ensemble à la barrière de Saint Arnoult, va pas falloir trainer.
Je m'étire et m'installe.
Tout le monde est attaché ?
C'est parti. Allez, faites la sieste, ça passera plus vite.





PS : photo Life

mercredi 12 mai 2010

Pas facile

Pendant 38 ans, Walter Iooss a été le photographe du numéro annuel du magazine Sports Illustrated.
Voilà, il y a des jobs qui font plus rêver que d'autres..
Surtout quand on est en pull au mois de mai.
C'est à lire et voir dans Vanity Fair.

mardi 11 mai 2010

The Naughty Lady of Shady Lane

C'est l'été. Il a fait chaud toute la journée.
Ils viennent de rentrer à la villa après une journée en mer. Fruits de mer et champagne. Sieste et poker à l'ombre du parasol. Plongeons dans l'eau turquoise. Fruits frais et chantilly.

Le soleil va bientôt se coucher, l'air est doux. C'est l'heure du premier pim's au bord de la piscine.
Conversation paresseuse et rires étouffés.
Edward a mis un disque sur la platine.
Roberta se sent libre, heureuse, un peu pompète.
Elle fait valser ses nu pieds et commence à danser.

On est en juillet 1961 et la vita è bella.


Bande son...


Crédit photo : Favorit color is cloudy

lundi 10 mai 2010

Oukilé ?

Parfois, le désir totalement accessoire et donc totalement impératif d'un nouveau pantalon vous fait franchir les frontières du raisonnable

Tel César avec le Rubicon, aucun obstacle ne peut vous arrêter.

Alors que le calendrier des festivités familiales devrait plutôt vous orienter vers une tenue dite jolie madame, attendue à 10 heures sur le parvis de l'église.
Alors que le processus de dégonflement post partum n'est pas totalement achevé et qu'il est aujourd'hui impossible de prévoir si votre silhouette sera plus proche de Charlotte Gainsbourg ou de Véronique Genest dans 4 mois, rendant la durée de vie du-dit pantalon d'autant plus aléatoire.
Alors que vous avez tellement plongé dans le Nutella avec une louche que la simple vision du pot vous donne mal au coeur et vous oblige à finir le paquet de BN - pour contrer le haut le coeur. Ce qui risque de ne pas arranger vos soucis de taille.
Alors que votre horizon fashion se réduit à la sortie de l'école et aux allées du Franprix entre 10 heures et 11 heures.
Et que la seule présence féminine que vous croisez plus de 2 heures dans la journée fait 5kilos7 et n'est intéressée que par vos bras et par les repas que vous pouvez lui donner toutes les 3 heures.
Et que le dit-pantalon n'est pas forcément de celui qui va vous rendre irrésistible aux yeux de votre mari.
Alors que vous habitez hors de portée pédestre de tout centre commercial digne de ce nom
Et j'oubliais un détail.
...que le pantalon que vous convoitez est un Balmain. A 1400 Euros. Inenvisageable.

Vous faites part de votre désir à la seule personne qui vous comprend instantanément.
(Non, pas votre mère)
(Ni votre banquier)
Votre meilleure amie qui elle même recherche un pantalon slim court clair comme celui vu sur une rédactrice de mode sur un blog en septembre 2009. Qui mesure bien toute la légèreté de cette quête. Et qui ne s'en offusque pas. S'en amuse même, et promet de vous aider.

Les jours passent et le désir grandit.
Les échanges de mail s'intensifient.
L'étau se resserre... Puis se relâche. Rien chez TopShop, rien dans les boutiques. Misère. Le moral en berne, vous essayez de vous divertir de votre désir en commençant un abécédaire au point de croix. En nettoyant la salle de bain au cure dent. En épluchant des haricots verts frais. En vain.

Quand un jeudi, vous recevez le coup de fil et les photos par e-mail de votre personal shoppeuse - qui, ne se décourageant pas - a fait un store check exhaustif de toute surface commerciale de plus 5 mètres carré entre Alma et Saint Sébastien Froissart.

Yes, le Graal existe.
A Neuilly.
Dans tout plein de taille et donc la vôtre Quelle qu'elle soit.
A moins de 8% du prix de l'original.

Il vous attend, c'est un signe.
Il faut y aller. C'est obligé.

Samedi 16 heures. L'affaire est dans le sac.
Vous avez bravé l'heure de la sieste, les parkings déserts, les trottoirs défoncés et une rue commerçante de banlieue inconnue un samedi aprem (ok, c'est Neuilly. Mais c'est un peu effrayant autant de propreté, de luxe tranquille et de magasins quasi déserts)

Vous êtes la reine du bitume, l'impératrice du futile qui rend heureux. Et le pantalon est juste assez serré pour vous détourner des BN.


PS : N'oubliez pas de vous connecter sur le site de my own private Patrick pour qu'il puisse participer à la course des Héros et contribuer ainsi à soutenir l'action de Mécénat Chirurgie Cardiaque. Parce qu'il n'y a pas que les courses au pantalon motard dans la vie... C'est ici.


PS : crédit photo Hula Seventy

Pouce !


J'adorerais être capable de suivre ce précepte.
Souvent je passe plus de temps à me demander ce que j'aurais pu faire mieux ou ce que que je ferai plus tard et j'en oublie de profiter de l'instant présent.

Là, telle que vous ne me voyez pas, je suis en train de me demander comment occuper au mieux les 20 minutes qui viennent et là, telle que vous ne me voyez pas, il y a fort à faire que je vais réussir à ne rien faire. Si ce n'est regretter par avance de ne rien avoir fait de ces 20 minutes de calme.
Rien à faire. Je suis très loin de Robin Williams.

Pour moi, profiter de l'instant présent, ce serait avoir une journée entière pour ne rien faire. Laisser vagabonder mon esprit pour voir ce qui s'y trouve tout au fond. Sans être parasitée par toute la vie autour et sans avoir de contrainte liée à l'heure de sortie de l'école, la fin de la sieste, les heures de repas, les mails et les coups de fils et les ventes privées Eric Bompard. Chouette utopie non ?

Aïe, serais-je tentée par une vie d'ermite ?


PS : crédit illustration 31 experiment

jeudi 6 mai 2010

affiche

L'année dernière, il y avait cette pub placardée partout dans le métro de New York pour la nouvelle série télé Nurse Betty (en ce moment sur Canal Plus).
L'histoire d'une infirmière dévouée, droguée et adultère, mère d'une enfant difficile de surcroit (je résume, je résume mais avouez que l'imagination des scénaristes américains est sans limite...)
Vous imaginez la même publicité sur nos quais de gare ? En 4x3 en gare d'Ermont Eaubonne : "La vie est pleine de petites b...."

J'en souris encore...

PS : j'autocensure ma traduction pour ne pas affoler vos filtres parentaux.
PS2 : la photo n'est pas formidable, je vous l'accorde. Mais on n'est pas dans l'artistique, on est dans l'informatif.
PS3 : Quand je serai grande, j'adorerais être scénariste de séries télé US. Etre payée pour imaginer des histoires aussi délirantes et me croire dans le roman Saga de Benacquista.... Je vais peut-être me payer cette coach ?

mercredi 5 mai 2010

Mickez-vous

Cette photo archi connue de Jagger par Jean-Marie Périer est reprise sur le site de Nerd Boyfriend, qui propose à tous les copycats hommes de recopier les looks des photos, en leur mâchant le travail.
Pour être une pierre qui roule ce soir, on vous propose par exemple d'acheter votre chemise rayée chez Paul Smith et votre pantalon en flanelle chez Brooks Brother.
Rien sur la coiffure en revanche...
Malin, non ?

mardi 4 mai 2010

Au poil


Je me demande si les créateurs capillaires se rendent bien compte que souvent leurs photos de catalogues sont impraticables au quotidien.

J'imagine les filles en salon qui doivent adapter le style du modèle ci-dessus pour que Valérie/Nathalie/Vanessa puisse aller travailler sans se prendre tous les poteaux de la rue et les réflexions de sa chef de service.
Au final, ça donnera un carré un peu arrondi.
Rien de très fashion après 2 shampooing Elsève et le séchage rapide tête en bas dit "de 8 heures 57, zut, je vais être à la bourre".

Ci-dessous, un effet borgne particulièrement facile à vivre, aussi. Une fois la frange raccourcie et alignée, effet "Mireille M., petite chanteuse d'Avignon" assuré. Ca peut être très culotté si le reste de la fille travaille chez Dior Homme et est lookée à l'avenant. Sinon, euh... C'est moins sexy, on va dire.

Les deux sont des créations Maniatis.
Mais il n'est pas le seul (mention spéciale aux propositions pour enfants façon "Jordy d'Allemagne de l'Est" disponibles dans beaucoup de salons sans franchise)

Ils se sont tous concertés pour essayer de nous appâter avec le brushing "tête dans la soufflerie", le balayage volant, l'effilé filant, les coloration ton sur ton subtilement dégradées, les courts hyper courts et très structurés au gel et les boucles élastiques de rêve que l'on devines collées à la mousse comme un papier tue mouche neuf.

Je tire mon chapeau à toutes les coiffeuses et coiffeurs. C'est pas un métier facile..

(Allez donc jeter un oeil sur le diaporama Auféminin)

lundi 3 mai 2010

Mais qu'est-ce qu'on mange ce soir ?




Si vous avez charge de famille ou plus de 15 ans, et que vous ne vous êtes pas posé cette question au moins de 5 fois le mois dernier - vers 19 heures, vous êtes un extra-terrestre, envoyez-moi un mail et je vous appelle dans la semaine pour une interview que je revendrai ensuite à prix d'or à News of the World.

Je vous parle ici du challenge personnel de toute personne en charge de ce grand moment de convivialité et d'amour : le dîner de semaine.

Celui que personne n'a envie de cuisiner, parce qu'il faut faire vite, qu'on est fatigué et qu'il manque toujours l'ingrédient qu'on voulait pour faire ce qu'on voulait.
Le repas pour lequel on ne recevra pas forcément de louanges enthousiastes parce que "grouille, le film commence" ou "il est déjà 22 heures et j'ai juste envie de me coucher" ou encore "et pourquoi on mange pas des pâtes ?".
Ce repas qui est le plus héroïque à préparer parce c'est avec celui là qu'on éponge les frites du déjeuner, les trois desserts de la cantine et les excès du WE.
Celui qui nous garantira une IMC de centenaire et des relations paisibles avec la balance...
Celui qui ne nous mettra pas sur la paille le 5 du mois.
Celui qui nous fera nous coucher, l'esprit en paix et le sourire au lèvre du héros qui a accompli son devoir - et même plus.

A défaut d'embaucher un cuisinier à demeure, j'ai une alternative plus accessible - dans l'immédiat. Un site Internet.
On s'inscrit et on reçoit une recette par jour avec liste d'ingrédients, mode de préparation super détaillée et promesse de repas sains, faciles et rapides à préparer.
Au départ, l'idée est d'encourager les lecteurs à ne pas aller acheter de la nourriture à emporter (take out), d'où le nom : Not a take out.
Zut . Encore un site en Anglais. Encore des New Yorkais (existe-t-il une autre ville dans le monde qui concentre autant d'attention ?).
Bahh.
Ca fait apprendre des mots nouveaux et réviser ses tables de conversions poids et mesures.





Fond d'écran

This one is for me ! Thx Scott.

dimanche 2 mai 2010

Le retour de manivelle


Même quand on l'a déjà vécu, on a oublié.

Nan, pas les douleurs de l'accouchement. Grâce à Florence Foresti, le mystère est levé.
Nan, pas le baby blues. Grâce à Gwyneth, c'est limite devenu tendance.
Nan, pas les nuits sans sommeil. C'est même la principale source de conversation de mon boucher qui serait hyper déçu que Marguerite fasse ses nuits avant 6 mois (de la pure jalousie, c'est sûr).
Nan, pas le physique façon miroir déformant du parc d'Acclimatation et conséquemment, l'estime de soi à ground zero. Si Jennifer Lopez a embauché une armée de coach pour retrouver sa silhouette, c'est que c'est pas si facile.

En vrai, le premier mois, c'est de la rigolade.
On s'est tellement préparé à vivre des journées d'enfer et des nuits d'horreur que finalement la réalité est bien plus douce.
Finalement c'est assez jouissif de passer du canapé au lit, de l'ordi à la télé.
De renifler son bébé toute la journée et de somnoler pendant les 12 repas de la journée et de la nuit.
D'avoir pour tout horizon shopping le site de la Redoute et les allées du Monoprix.
D'avoir une bonne raison de se faire servir par un entourage aux petits soins tout en gardant la tête haute, le sourire aux lèvres et la victoire facile, façon "ça, va, je gère. Elle est adorable. La nuit ? Je ne sais pas, je la prends avec moi et elle mange quand elle veut. Et puis la journée, de toutes façons, je fais ce que je peux et puis sinon, je dors"
Et c'est même pas un mensonge.

Au bout de quelques semaines, paf, un jour, ça vous tombe dessus. Et on se souvient.

La maison est en bazar, les projets en jachère, le mascara sèche dans son tube et les talons hauts prennent la poussière.
Les aînés commencent à trouver beaucoup moins drôle ce petit lardon hurleur qui couvre les avis du jury (de la Nouvelle Star).
Le bureau sort de sa réserve et vous rappelle à son bon souvenir.
Le printemps pointe et le miroir est sans appel. Les collections été vous font de l'oeil mais insistent douloureusement sur le fait que vous n'êtes ni mince, ni tonique, ni bronzée et que "les robes trois trous, c'est pas possible quand on allaite".
En face, le délicieux petit bébé explose les bodies premier âge, vous coûte un bras en couches et en lessive et fait sa voix, développe ses poumons, pleure, quoi.
Confond sein et tétine, n'est bien que dans vos bras et se réveille dès que vous sortez de sa chambre.
Fait 4 nuits d'affilée et puis plus de nuit du tout.
Hurle dans sa poussette à la caisse de la Boulangerie sous les regards a)amusés b)courrouçés c)moqueurs d)moralisateurs des autres clients alors que vous, vous savez bien que "elle est propre, elle vient de manger, elle n'a pas froid ni chaud".

C'est ça que j'avais oublié.
La période Space Mountain.
Mais je n'ai pas oublié que ça ne dure pas très longtemps. Et que c'est pour ça qu'on l'oublie. Après.

PS : crédit photo Bensimon.








La quadrature du cercle

Moi, il me parle ce dessin. Pas vous ?




Crédit : Jeff Canham.

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