lundi 10 mai 2010

Oukilé ?

Parfois, le désir totalement accessoire et donc totalement impératif d'un nouveau pantalon vous fait franchir les frontières du raisonnable

Tel César avec le Rubicon, aucun obstacle ne peut vous arrêter.

Alors que le calendrier des festivités familiales devrait plutôt vous orienter vers une tenue dite jolie madame, attendue à 10 heures sur le parvis de l'église.
Alors que le processus de dégonflement post partum n'est pas totalement achevé et qu'il est aujourd'hui impossible de prévoir si votre silhouette sera plus proche de Charlotte Gainsbourg ou de Véronique Genest dans 4 mois, rendant la durée de vie du-dit pantalon d'autant plus aléatoire.
Alors que vous avez tellement plongé dans le Nutella avec une louche que la simple vision du pot vous donne mal au coeur et vous oblige à finir le paquet de BN - pour contrer le haut le coeur. Ce qui risque de ne pas arranger vos soucis de taille.
Alors que votre horizon fashion se réduit à la sortie de l'école et aux allées du Franprix entre 10 heures et 11 heures.
Et que la seule présence féminine que vous croisez plus de 2 heures dans la journée fait 5kilos7 et n'est intéressée que par vos bras et par les repas que vous pouvez lui donner toutes les 3 heures.
Et que le dit-pantalon n'est pas forcément de celui qui va vous rendre irrésistible aux yeux de votre mari.
Alors que vous habitez hors de portée pédestre de tout centre commercial digne de ce nom
Et j'oubliais un détail.
...que le pantalon que vous convoitez est un Balmain. A 1400 Euros. Inenvisageable.

Vous faites part de votre désir à la seule personne qui vous comprend instantanément.
(Non, pas votre mère)
(Ni votre banquier)
Votre meilleure amie qui elle même recherche un pantalon slim court clair comme celui vu sur une rédactrice de mode sur un blog en septembre 2009. Qui mesure bien toute la légèreté de cette quête. Et qui ne s'en offusque pas. S'en amuse même, et promet de vous aider.

Les jours passent et le désir grandit.
Les échanges de mail s'intensifient.
L'étau se resserre... Puis se relâche. Rien chez TopShop, rien dans les boutiques. Misère. Le moral en berne, vous essayez de vous divertir de votre désir en commençant un abécédaire au point de croix. En nettoyant la salle de bain au cure dent. En épluchant des haricots verts frais. En vain.

Quand un jeudi, vous recevez le coup de fil et les photos par e-mail de votre personal shoppeuse - qui, ne se décourageant pas - a fait un store check exhaustif de toute surface commerciale de plus 5 mètres carré entre Alma et Saint Sébastien Froissart.

Yes, le Graal existe.
A Neuilly.
Dans tout plein de taille et donc la vôtre Quelle qu'elle soit.
A moins de 8% du prix de l'original.

Il vous attend, c'est un signe.
Il faut y aller. C'est obligé.

Samedi 16 heures. L'affaire est dans le sac.
Vous avez bravé l'heure de la sieste, les parkings déserts, les trottoirs défoncés et une rue commerçante de banlieue inconnue un samedi aprem (ok, c'est Neuilly. Mais c'est un peu effrayant autant de propreté, de luxe tranquille et de magasins quasi déserts)

Vous êtes la reine du bitume, l'impératrice du futile qui rend heureux. Et le pantalon est juste assez serré pour vous détourner des BN.


PS : N'oubliez pas de vous connecter sur le site de my own private Patrick pour qu'il puisse participer à la course des Héros et contribuer ainsi à soutenir l'action de Mécénat Chirurgie Cardiaque. Parce qu'il n'y a pas que les courses au pantalon motard dans la vie... C'est ici.


PS : crédit photo Hula Seventy

Pouce !


J'adorerais être capable de suivre ce précepte.
Souvent je passe plus de temps à me demander ce que j'aurais pu faire mieux ou ce que que je ferai plus tard et j'en oublie de profiter de l'instant présent.

Là, telle que vous ne me voyez pas, je suis en train de me demander comment occuper au mieux les 20 minutes qui viennent et là, telle que vous ne me voyez pas, il y a fort à faire que je vais réussir à ne rien faire. Si ce n'est regretter par avance de ne rien avoir fait de ces 20 minutes de calme.
Rien à faire. Je suis très loin de Robin Williams.

Pour moi, profiter de l'instant présent, ce serait avoir une journée entière pour ne rien faire. Laisser vagabonder mon esprit pour voir ce qui s'y trouve tout au fond. Sans être parasitée par toute la vie autour et sans avoir de contrainte liée à l'heure de sortie de l'école, la fin de la sieste, les heures de repas, les mails et les coups de fils et les ventes privées Eric Bompard. Chouette utopie non ?

Aïe, serais-je tentée par une vie d'ermite ?


PS : crédit illustration 31 experiment

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