dimanche 6 juin 2010

O tempora, ô mores


C'est à une foule de petits détails qui s'emballent et se collent comme une armée de mouches sur un papier jaune que l'on voit que l'on change. Des petits signes quasi imperceptibles, qui, mis bout à bout, représentent une vérité vraie, indéniable et même pas forcément désagréable.

Tenez, ce matin, dans ma cuisine, je me suis sentie tout à coup super bien. De ce genre de petit sentiment de plénitude qui fait rosir de bonheur les doigts de pieds.

Et de me demander derechef le pourquoi de cette béatitude soudaine.

Non pas que ce sentiment me soit étranger ou même rare. Je suis de nature à me réjouir d'un rayon de soleil qui passe par la fenêtre et caresse la joue d'un client par ailleurs très désagréable. C'est dire.

Mais j'adore ne pas me lever le week end. J'aime ne pas entendre les petits oiseaux de l'aube, rater la fournée du boulanger, petit déjeuner tellement tard que le repas dominical commence juste après avoir avalé la dernière goutte de café filtre.
J'aime me dire à 15 heures que la journée commence et râler un clin d'oeil plus tard quand il est déjà 20 heures et que la maison est en bazar, les cahiers de correspondance pas signés et la soupe pas faite.

Sauf que.
Sauf que ce matin, j'étais debout à 7 heures 10.
A 8 heures, j'étais rassasiée, douchée et debout dans la cuisine, prête à attaquer la préparation du barbecue du dimanche.
A 11 heures, j'étais fin prête, le balais passé dans la cuisine, le torchon mis à sécher sur la poignée du four et le petit coup de peigne dans les cheveux. Pour un peu j'aurais zappé sur France Inter en chantonnant.

AAAAArgh ! Fée du logis, sors de ce corps.

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