dimanche 24 juin 2012

Les filles qui valaient 10 000. Mètres






Faire une course, ça commence par traverser Paris un samedi matin pour aller chercher son dossard. Et celui de ses copines. Premier doute, mais au fait pourquoi ?
Ensuite, ça veut dire se coucher pas trop tard, mettre le réveil et d'un coup d'un seul se retrouver sur un quai de gare à 8 heures 40 à attendre ses camarades de jeu après avoir pris un train semi désert où tout se monde se regarde - hagard - en se demandant ce qu'il fait là.
Sortie de boite, train matinal, salon Emmaüs Porte de Versailles, ou course à pied donc.
Première expérience de transport en commun en leggings qui brille et chaussures de running. Ouf, le Sartorialist est à Milan.
Ma sparring partner arrive, pomponnée comme pour un premier rendez-vous. j'ai du rater un truc.



Ensuite, dans le métro, à mesure que le point de départ s'approche, on commence à repérer les autres membres de la mystérieuse secte du t-shirt rouge. On fait genre on se voit pas. Etre un héros à 10 000 c'est beaucoup moins héroïque.




On arrive par l'arrivée, répétition générale de ce que sera notre triomphe dans quelques heures.



On essaie de négocier la médaille et le ravitaillement avant de commencer. La dame charmante bénévole, nous fait saliver mais reste intraitable. Le super sautoir, c'est que APRES. Ahhh, c'est donc pour ça qu'on parle de "discipline" sportive.




Pépé tire la langue pour bien caler son dossard au carré sur son maillot.




Bon, ben voilà, salut les gars, on se croirait devant H&M un matin de sortie de collection capsule. La musique à fond en plus. Et beaucoup plus d'hommes aussi.




Je suis jalouse des souliers coucher de soleil sur la baie di Lava de Pépé. Elle le sait et me nargue, la fourbe. Je me vengerai au kilomètre 8.



 On est tous seuls.
Presque. On lève les mains et on fait des vagues.

A un moment, et alors que le gagnant est déjà à 10 minutes de la fin de sa course et que les voitures s'impatientent derrière les barrières, on part.
Derrière nous, il y a 3 coureurs.
Oui, je crois qu'on peut dire qu'on part les dernières.

Après on applaudit les animations du bord de la route, on se félicite de réussir à passer devant Merci sans s'arrêter, on double plein de monde, on fait des blagues, on se raconte la semaine, Pépé me montre un resto qui paie pas de mine mais qui est super, on en oublie de prendre des photos, même le gars qui court avec sa fiancée habillée en mini tutu blanc et qui a l'air de trouver moyen cette idée de course amoureuse, même le papy et la mamy qui ont l'air aussi touristes que nous. On double les filles trop jolies, on slalome pour ne pas perdre le fil de notre conversation, et on fait des grimaces aux photographes.
On termine tout schuss.

Les premiers sont partis depuis longtemps. Il pleut et on court - encore - se mettre à l'abri avec des bananes dans la poche.



Au retour, à mesure qu'on s'éloigne du départ, on voit de moins en moins de lurex, de latex et de bas de contention. On mange des fruits secs, aussi pompettes qu'après une coupe un vendredi soir en terrasse. On sourit bêtement et se dit qu'on recommencera faire un chrono une autre fois.



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