mercredi 28 novembre 2012

Il est fort, Victor



Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.





(j'ai longtemps trouvé les poésies gnangnan. Jusqu'à ce que je réalise au hasard des jours sans soleils ou des éclipses autour de moi, que parfois seule la poésie réussit à calmer l'âme. J'avais appris ce poème de Hugo au Collège, et alors, mon coeur trop frais n'avait pas saisi l'infinie beauté, l'insondable tristesse de ces vers. Jusqu'à ce soir où la magie des requêtes Google - si si - m'a pris la main jusqu'à ces lignes - pile le jour où mes pensées et mes prières vont vers celles et ceux autour de moi qui ont le coeur en miettes.)



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