vendredi 28 février 2014

Ceci n'est pas un chariot de courses




Ceci n'est pas un innocent accessoire de ravitaillement domestique,
C'est un accessoire de sport.
Du genre vicieux

Grâce à Géant et ses promotions "2 acheté, 2 gratuit"sur les packs d'eau, les bidons de lessive et les rouleaux de papier toilette Lotus Collection Aquatube Lavande
Grâce aux numéros spécial mode des magazines de cette semaine - 350 pages chacun.
Grâce aux roues voilées de ma machine infernale
Grâce à ma fidèle co-pilote, alias Le Scotch, qui a eu envie de s'asseoir dans le siège pour profiter de la vue et mieux repérer avant moi les Kinder
Grâce aux dimensions sochi-esque dudit Géant et de sa galerie commerciale sur deux niveaux
Grâce aux travaux de rénovation du parking, ses chicanes polistil et son sol stable comme celui du Salaire de la Peur
Grâce à l'envie pressante de ma co-pilote aka Mon Ombre, une fois arrivées près de la voiture, impliquant une métamorphose immédiate  alla mexicaine (aussi connue sous le nom de "Speedy Gonzales") pour vider le chariot, remettre le chariot à sa place - loin, sauter dans la voiture et atteindre la maison avant… le drame.

(la suite après le saut)

jeudi 27 février 2014

English vocabulary : Merry-go-round




merry-go-round |ˈmɛri ɡoʊ ˌraʊnd|nouna revolving machine with model horses or other animals on which people ride for amusement.• a large revolving device in a playground, for children to ride on.• continuous cycle of activities or events, esp. when perceived as having no purpose or producing noresult: the football management merry-go-round.

Dans une décapotable, sur la corniche avec du vent dans les cheveux et la journée devant soi pour découvrir les calanques.
S'arrêter dans un petit restaurant de plage avec une canisse qui protège du soleil. Les pieds nus dans le sable et une salade tomates fraîches arrosées d'huile d'olive. Les yeux droits vers la mer qui scintille au loin.
Avant de reprendre la route vers 4 heures une fois le trop chaud de la journée passée, en écoutant Dean Martin très fort pour couvrir le bruit du moteur.
Et d'arriver en début de soirée dans la ville.
Laisser sa voiture devant l'hôtel et monter prendre un bain. Se changer, choisir une jolie robe en soie rouge.
Re-sortir à la nuit tombée et partir rejoindre la fête dans la vieille ville, à pieds le pas léger et l'esprit effervescent.













mercredi 26 février 2014

Et toi, t'es plutôt Stone Sour ou George Strait ?




Information trouvée sur le site de Konbini

Paul Lamere a mené une étude approfondie de centaines de milliers de données d'écoute et de téléchargement en ligne pour trouver qui sont les artistes ou groupes de musiques qui sont significativement plus écoutés dans un état américain que dans les autres et en tiré la carte ci-dessus.
Ce n'est pas la carte des artistes les plus écoutés dans chaque état, entendons-nous bien (Beyonce, Pharell, je pense que vous pouvez dormir sur vos deux oreilles sans frémir), mais les artistes qui sont significativement plus importants dans un état qu'un autre.

(oui, je sais vous êtes des dingos de chiffres et de méthode comme moi et vous allez donc vous précipiter sur son blog pour en savoir plus)

Voilà, voilà
On croit connaitre les Américains à force de les fréquenter tous les soirs sur notre poste de télé, entre tisane et Petits Beurre. On croit être devenus un peu cousins tellement on s'habille pareil, on aime les mêmes films, la même nourriture, les mêmes boissons.

Une carte comme celle là nous rappelle qu'on est très loin du compte et que hormis 2-3 noms d'artistes cités sur cette carte on connait que pouic leurs goûts et leurs habitudes de vie et qu'ils restent un grand mystère, pas autant que les Papous voyez, quoi que. J'attends un "rendez-vous en terre inconnue" dans le Tennessee, ça pourrait valoir son pesant de chicken wings.


En attendant je vous laisse découvrir les Bonobo ( Sweet sweet California) , George Strait (Yihaa Texas), Rick Ross (Go, go Tampa Bay) et Hillsong United (Bible Belt State of Tennessee)




mardi 25 février 2014

Les incontournables domestiques



Un jour, toute maison qui se respecte a eu :



Des brosses à vêtements dont certaines offertes par des entreprises en cadeau de fin d'année.
(plusieurs incongruités se nichent dans cette phrase pour tout lecteur né après 1990)


Un livre qui dévoile le mystère du Rubik's Cube, le casse tête le plus casse tête pour ceux qui n'ont pas lu le livre et le plus inintéressant pour ceux qui ont percé son secret.



Des lampes de poches en état de marche. Dans la cuisine, l'entrée, la chambre. Pour pallier aux inévitables coupures de courant. Parce qu'il y avait des coupure de courant souvent.




Des dizaines de livres alignés dans des bibliothèques en bois (on remarquera la grande logique des choix du propriétaire dans l'exemple ci-dessus)



Des bobines de fil de (vraiment) toutes les couleurs. Des grands pots remplis de boutons. De chutes de tissus. Des papiers cadeaux presque neufs, à peine utilisés une fois et du bolduc.



Des cahiers de la marque Héraklès avec deux accents, un grave et un aigu.



(On pourrait ajouter des pantoufles de toutes tailles, des coupures de journaux conservées précieusement aussi)




lundi 24 février 2014

Un dragon dans mon moteur





Je pourrais vous raconter l'aventure d'une panne de phares sur une 4 voies au beau milieu de nulle part alors qu'une nuit d'encre vient de tomber sur la campagne normande. Vous dire comme ça fait tout drôle de ne plus rien voir sauf dans le rétroviseur des feux jaunes qui se rapprochent drôlement vite alors que le GPS repète en boucle "faites demi-tour", "faites demi-tour" . Tout ça quand 10 minutes avant on était attablés au Mac Do, peinards et repus et qu'on était contents de ne plus avoir que 3 heures de route à faire.

Je pourrais aussi vous avouer quelques minutes d'inconfort réel le temps de trouver le moyen de faire taire cette pimbêche de GPS, de trouver une aire d'arrêt et de réaliser que non, vraiment, les feux ne veulent pas rester allumés plus de 10 secondes avant de rejoindre - en roulant à 50 et warning allumés dans un habitacle tout à coup très silencieux, vers l'abri moral du parking d'un magasin de meubles dont les vitrines encore allumées nous montrent des cuisines d'une tristesse qui les condamnent à ne jamais jamais rejoindre les pages de Pinterest.

(la suite de cette aventure palpitante après le saut)

vendredi 14 février 2014

jeudi 13 février 2014

Snow 1 - Rain 0


The Sartorialist

C'est pas un peu dingo cet hiver si rigoureux à NewYork et si doux chez nous ?

Le web américain regorge de photos toutes blanches, de fashionista en talons sous la neige et de sites de mummys dépassées qui ne savent plus comment défouler leurs enfants privés de parc depuis des semaines.

Pendant ce temps, et pourtant on a beau porter des cols à fourrure comme des trappeurs, pas le moindre signe de gelées. Pour un peu les cerisiers vont fleurir en février.




mercredi 12 février 2014

Je suis née en 1970





Petite, j'ai eu les cheveux courts et les cheveux longs mais jamais dans les yeux.

J'ai porté des sous pulls qui grattent parce que les polaires Decathlon n'existaient pas et que l'hiver on n'imaginait pas sortir sans tricot de peau. Et quand on enlevait le sous pull on avait les cheveux dressés sur la tête par l'électricité statique.

On achetait son jean une taille trop grande au départ pour qu'il fasse plus d'un hiver et parce que sans enseigne de fast fashion à tous les coins de rue, chaque achat de vêtement était un investissement.
Au début il avait un grand ourlet, il était raide et pas confortable surtout juste après lavage avec sa taille haute et son coton épais  mais au bout d'un an ou deux il était doux comme une peau de bébé et délavé avec la trace de l'ourlet défait au niveau de la cheville.

(…) la suite après le saut

mardi 11 février 2014

La tarte poireaux-camembert : de Colette à Cosette




Les poireaux ont sué dans la casserole avec un bon gros morceau de beurre avant de tapisser le fond de tarte et d'être rejoints par un appareil faussement light d'oeufs et de crème allégée. Une coiffe de lamelles d'un copain qui va se révéler très à la cool dans un plat et hop on ferme la porte. Plus rapide y'a pas.

Là, pendant 30 minutes, la chaleur des spotlights du four, poussé à 180° abat toute résistance et encourage tous ces ingrédients à mieux se découvrir, à se mêler et à envisager ensemble de créer un parfum inédit, de ceux qui ne s'oublient pas de si tôt et qui s'insinuent dans le moindre interstice libre.

C'est ce qu'on doit appeler une expérience en immersion : camemberts et poireaux par tous les pores de la peau entourent les papilles et anesthésient le cerveau dans une grande communion odorante. Tout devient alors parfumé : la salade verte, le dessert, la tisane du soir, le dentifrice et le shampooing, l'oreiller et les serviettes de bain. Au début c'est merveilleux, un vrai bonheur domestique de plat cuit maison, avant de devenir un cauchemar.

Il faudrait un autre critère de tri des recettes à côté de leur complexité technique, de leur prix et de leurs calories : le pouvoir de nuisance olfactive.

Celui qui transforme tout intérieur même le plus arty et hip en arrière salle de Tavernier.




Ps : j'aurais dû me méfier du terme "rustique" en sous titre.


lundi 10 février 2014

Amanullah a dit : viens que je t'accole



Xavier Lahache pour Canal+

La deuxième saison de la série Kaboul Kitchen vient de se terminer sur Canal+. L'histoire d'un Français, Jacky, qui a ouvert un restaurant-bar occidental à Kaboul où les filles sont en maillot, l'alcool coule à flot et les dollars aussi.

Un endroit de perdition selon les critères locaux où se croisent et se collusionnent la CIA, la DGSE, une fille éprise d'humanitaire, un photographe sans scrupule, un diplomate français un peu pleutre, un humanitaire pas net, un serveur lunaire et un colonel - ministre - trafiquant, Amanullah, border line au français aussi fleuri qu'approximatif, appris avec "une infirmière de Besançon à la frontière afghane" et "le petit livre rouge, non pas celui de Mao, le Bescherelle".

C'est drôle et absurde, faussement amoral aussi, et j'imagine la jubilation des scénaristes à créer les contours de ces personnages dont beaucoup sont infréquentables et qui, pour les Afghans francophones, enfilent les approximations linguistiques avec grand sérieux.

"Depuis que je suis élu, ils m'ont donné l'humanité parlementaire, ça veut dire que je peux tuer qui je veux quand je veux en toute impunition"
"Arrête de te monter le tire bouchon Jacky"
"Ensemble, tout devient probable", slogan de campagne (victorieux, cela va sans dire)




Le lien vers le site dédié de Canal + : ici et notamment l'histoire vraie dont est inspirée le scénario


vendredi 7 février 2014

Quand la Bretagne fait du brand content l'air de rien

Tempête à Garrec Ven - Photographe :  Gaël

Il fallait voir ce matin Marguerite, cou nu et tête itou, les cheveux emmêlés dans le serre-tête, lever sa tête au ciel, ouvrir grands les bras avant de s'élancer en riant et la bouche ouverte.

Paris s'est réveillé sur la Pointe de Bretagne. Rafales, ciel bleu et gris et grosses gouttes de pluie, silhouettes penchées sur le chemin de l'école, les cheveux en l'air et les pans du manteau coincés sous les coudes.

De quoi mettre du baume au coeur de tout Breton expatrié à 2 heures des côtes les plus proches qui trouve là l'occasion si rare de sortir sa veste de quart et son bonnet marine en rigolant sous cape devant ceux qui tentent le parapluie.
Du baume au coeur et une bonne dose de nostalgie aussi, tant cette météo là s'accorde mieux aux paysages déchiquetés de la côte qu'au boulevard Henri Barbusse.

Mais trêve de sentiments et d'envolées lyriques.

Pendant ce temps, et mine de rien, la région Bretagne tient là une belle opération de communication et nous permet d'illustrer le jargon si fleuri de la pub pour vous le rendre limpide comme un ciel de Logonna.

Une expérience consommateur unique : pensez-donc, vivre comme si vous y étiez la rigueur et la beauté sauvage des hivers du Finistère ? Découvrir la puissance des éléments et notre petitesse devant le vieil arbre centenaire qui s'est abattu dans la cour des maternelles et les poubelles renversées dans la rue ? Ca, Coco, c'est du Brand Content.

Inutile d'acheter de la page de pub et de se payer des plans médias à wat milliards : les radios périphériques, toutes basées dans un rayon de 4 kilomètres autour de la Tour Eiffel multiplient les flash spéciaux et les micro-trottoirs. Pensez-donc, un vent comme ça, on n'a pas vu ça depuis 1956 ! C'est LA news du jour et c'est le graal de tout communicant.

C'est le Buzz : les réseaux sociaux regorgent de photos spectaculaires, de twits et de status facebook ponctués de points d'exclamation, d'infographies éclairantes et de vidéos prises sur le vif. Bingo pour le User generated Content, petits cailloux créés gratis par des gens comme vous et moi devenus concepteurs rédacteurs d'un jour, pour à l'arrivée créer un joli tableau composite.

Tout ça c'est de la pub d'aujourd'hui. De la pub sans interruption du film du dimanche soir ni slogan punchy, certes, mais de la pub quand même. Qui contribue à nourrir petit à petit un territoire de marque et à bâtir sa légitimité pour créer de la confiance, de la sexyness et l'envie d'acheter.
Bah oui. On y revient toujours.

On parie que là, vous vous verriez bien sur un sentier côtier, emmitouflé et les yeux grands ouverts devant la mer déchainée ?



(Bien évidemment, c'est une démonstration hyperbolique un peu simpliste. Bien évidemment cette nouvelle tempête est aussi et surtout la goutte d'eau qui fait déborder le vase des inondations dans trop de villes côtières. Of course, on rigole mais on a les pieds au secs et le wifi qui clignote. Ce qui rend l'ironie beaucoup plus facile à manier. Mais il n'empêche que ça marche)


jeudi 6 février 2014

Ne pas oublier le droit à l'oubli même si on ne les oublie pas


Katharine Hepburn pour Life Magazine


Céline Lis-Raoux est la femme qui m'a fait pleurer tout à l'heure dans ma cuisine, les mains dans l'eau de vaisselle et la frange trop longue dans les yeux.

Pendant 12 minutes, soit deux casseroles, 4 assiettes, 4 verres, 4 couverts et 1 poêle + un coup de balai, je me suis retrouvée pendue aux lèvres de cette femme. Sans pathos ni tremblements de voix, perchée sur ses talons et sans notes, elle raconte son parcours tristement banal de femme qui se découvre un jour atteinte d'un cancer.

Et comme elle est journaliste et qu'elle peine à trouver des réponses à toutes les questions qui se posent,  elle crée un magazine gratuit, Rose, pour s'adresser sans détours ni misérabilisme aux femmes cancéreuses. Un magazine haut de gamme distribué dans les hôpitaux et les centres de soin pour lequel elle reçoit chaque jour des messages de remerciement qui lui prouvent qu'elle a eu raison de se lancer.

(la suite après le saut)

mardi 4 février 2014

Revisiter nos tics de langage

indulgy.com



Dans le magazine M, supplément de week end du magazine le Monde, Didier Pourquery écrit une chronique sur nos tics de langages.

Ceux qu'on utilise, reprend, et s'en rebat les oreilles sans même s'en rendre compte.

Cette semaine, il pointe du doigt le verbe "revisiter". Sa charge héroïque est aussi drôle que pertinente et nous rappelle au passage le premier sens de la "visitation"…


En voici un petit extrait, la suite sur le site du Monde :  "juste un mot revisiter"

"Pas la peine d'insister. On l'aura compris : tout, absolument tout, se revisite. Et d'abord l'essentiel - en France : le "manger". Sur les moteurs de recherche, l'expression "hamburger revisité" atteint plus de 70 000 occurrences ; le "cake revisité" dépasse les 200 000 ; quant aux "pâtes revisitées", elles atteignent 260 000, loin, très loin devant "le pain perdu revisité" avec à peine 30 000 entrées (bien que ce soit un dessert)"




lundi 3 février 2014

English vocabulary : the yellow alert

The wonders of Pinterest

yellow |ˈyelō|adjectiveof the color between green and orange in the spectrum, a primary subtractive color complementary to blue; colored like ripe lemons or egg yolks: curly yellow hair.• offensive having a naturally yellowish or olive skin (as used to describe Chinese or Japanese people).• denoting a warning of danger that is thought to be near but not actually imminent: he put Camp Visokoon yellow alert .informal cowardly: he'd better get back there quick and prove he's not yellow.• archaic showing jealousy or suspicion.(of a book or newspaper) unscrupulously sensational.nounyellow color or pigment: the craft detonated in a blaze of red and yellow | painted in vivid blues and yellows.• yellow clothes or material: everyone dresses in yellow.the yolk of an egg.(yellowsany of a number of plant diseases in which the leaves turn yellow, typically caused by viruses and transmitted by insects.verb [ no obj. ]become a yellow color, esp. with age: the cream paint was beginning to yellow | (as adj. yellowingyellowing lace curtains | (as adj. yelloweda yellowed newspaper cutting.PHRASESthe yellow peril offensive the political or military threat regarded as being posed by the Chinese or by the peoples of Southeast Asia.


Où on apprend qu'en anglais, le jaune est la couleur d'un danger "proche mais pas encore imminent", mais aussi la couleur de la couardise et aussi ce qui se dit d'un écrit d'un goût douteux à tendance caniveau.

Alors qu'en français, cette jolie teinte ensoleillée est à la fois synonyme de richesse (l'or monseignoooor), de gaieté et de bonne humeur (laissez entrer le soleil) et aussi le couleur des traitres, des faussaires et des femmes adultères. Entre autres. C'est pas moi qui le dit, c'est Wikipedia.


Ce qui fait toucher du doigt toute la délicate alchimie de la perception des couleurs et met une petite claque à tous les chantres du village mondial. Surtout le jaune.


En attendant, et dans le doute, Steve, tu files te changer.




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