mercredi 27 janvier 2016

En être ou pas





Si j'étais dans la mode et que je considérais le front row comme une extension de mon salon, alors je porterais de la fourrure et une nuisette en dessous, des grandes lunettes de soleil miroir, sans trop me soucier ni de la luminosité, ni de la température, et j'avancerais à une allure de sénatrice en balançant mes hanches un peu fort (pour que le mouvement se voit malgré la fourrure) avant d'enlacer mon voisin comme s'il était mon amoureux/ma meilleure amie/un très vieux pote.

Si j'étais dans la mode et que je considérais le front row comme un cocktail de boulot, je me moulerais dans un costume de marié hyper bien coupé et je m'offrirais aux objectifs avec bonne volonté, sourire Colgate et épaules en arrière.

Si j'étais dans la mode, je ferais mine de ne pas remarquer la splendeur du décor, la millimétrie de l'organisation, je n'en aurais que pour mes potes, mes relations, mes réseaux et veillerais bien à me lever comme un ressort dès le dernier souffle de model disparu en coulisse.

Si j'étais dans la mode, j'envisagerais de me rendre au défilé avec mon bébé, mes enfants, mes talons de 15 centimètres et je me demanderais lequel de ces accessoires est le plus encombrant.




Si j'étais dans la mode, je trouverais ça normal de traverser Paris un samedi après-midi pour me retrouver dans une salle de sport reconvertie en galerie des glaces de Versailles meets un skate park meets un hangar de Berlin meets une chambre noire de photographe. Voire j'en baillerais un peu d'avance.

Mais dans les défilés il y a plein de gens qui ne travaillent pas dans la mode. Qui se prennent en photo après le show devant le mur de photocall ou au milieu du catwalk pour faire comme si, qui essaient de deviner qui est cette femme avec ce manteau de fourrure extravagant, qui disent "ah, voilà Karl" quand Lagerfeld arrivent et qui restent debout à la fin du show, les yeux écarquillés et un peu estomaqués devant le mouvement de foule des premiers rangs. 
Et même si on fait mine de ne pas se voir on est drôlement contents de ne pas se sentir seuls finalement. 







PS : cette année encore grâce à ma cousine fée, j'ai pu assister au défilé Dior Homme. Je ne m'en lasse pas.





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